Escale 2 : Est ce que je peux naviguer partout ?

Le balisage

L’Association Internationale de Signalisation Maritime (AISM) s’occupe de tout le balisage du territoire français incluant les Départements et Territoires d’Outre Mer DOM-TOM.
L’AISM découpe la France en deux parties avec la région A (la France métropolitaine, la Réunion, la Polynésie et la Nouvelle Calédonie) et la région B (l’Amérique avec la Guyane et les Antilles).
Dans la Région B, les marques latérales présentent une inversion des couleurs.

Le balisage est comparable à notre code de la route. Il permet au marin de naviguer et ainsi repérer les entrées de port ou des rocher à fleur d’eau.

Le balisage de l’AISM s’applique aux marques spéciales, d’eaux saines, de danger isolé, latérales, cardinales et de dangers nouveaux.

Il y a deux types de marques :

  • Les balises fixes (espars, tourelles…) construites sur des rochers (émergés ou immergés en eaux peu profonde) ou sur des ouvrages portuaires.
  • Les balises flottantes (bouées) reliées par une chaîne à un ouvrage (type corps mort) au fond de la mer.

Voici les différentes formes que peuvent prendre le balisage aussi bien à terre qu’en mer. Ici les couleurs et symboles au sommet de la balise n’ont pas été représentés.

Une marque (ici en l’occurrence une marque cardinale Nord) est définie par trois critères :

  • Sa couleur: la couleur permet de reconnaître immédiatement la marque. Chaque type de marque a sa couleur bien spécifique.
  • Son voyant: il est de forme et de couleur différente selon la caractéristique de la marque (croix, sphère, cylindre ou cône). Le voyant se situe au sommet de la balise. Il permet très souvent de reconnaître le type de la marque car celle ci peut être rouillée ou bien souillée par les défections d’oiseaux marins ou encore à contre jour (ne permet pas de reconnaître les couleurs de la balise).
  • La couleur et le rythme de son feu: permettent, la nuit, de reconnaître le type de balise.
 

Les marques d’eaux saines et de danger isolé

Les marques d'eaux saines Les marques de danger isolé Les marques spéciales
Rôle de la marque Indiquent qu’il n’y aucun danger pour la navigation. Elles se trouvent généralement au milieu d’un chenal pour définir les alignements de navigation. Marque mouillée à la verticale du danger. Elle peut indiquer un rocher à fleur d’eau, des hauts fonds… Indiquent des zones militaires, des fermes aquacoles, de séparation du trafic…
Modèle de la marque
Forme de la marque Bouée, espar ou fuseau Bouée charpente ou espar Quelconque
Couleur Bandes verticales rouges et blanches De haut en bas : Noire/Rouge/Noire Jaune
Voyant au sommet Une boule rouge Deux boules superposées noires Forme X jaune
Couleur du feu Blanc Blanc Jaune
Rythme du feu Isophase, occultations un éclat long toutes les 10 secondes ou lettre A en morse 2 éclats groupés Quelconque, autre que ceux utilisés pour les marques dangers isolés, eaux saines, cardinales.
 

Les marques latérales

Les marques latérales se trouvent généralement à l’entrée d’un port, pour indiquer un chenal, un abri, une rivière…

Marque latérale Bâbord Bâbord avec chenal préféré à tribord Tribord Tribord avec chenal préféré à bâbord
Modèle de la marque
Forme de la marque Bouée, espar, tourelle, balise charpente ou fuseau Bouée, espar, tourelle, balise charpente ou fuseau Bouée, espar, tourelle, balise charpente ou fuseau Bouée, espar, tourelle, balise charpente ou fuseau
Couleur Rouge Rouge avec une bande verte Verte Verte avec une bande rouge
Voyant au sommet Un cylindre Un cylindre Un cône avec la pointe vers le haut Un cône avec la pointe vers le haut
Couleur du feu Rouge Rouge Vert Vert
Rythme du feu Quelconque et autre que les marques de chenal préféré A éclats diversement groupés Quelconque et autre que les marques de chenal préféré A éclats diversement groupés
Moyen mnémotechnique BA – SI – ROUGE
Bâbord cylindre rouge
TRI – CO - VERT
Tribord cône vert

Un sens conventionnel est défini.
En venant du large et en entrant dans un port, les marques latérales se trouvent à droite du bateau pour la marque latérale tribord (verte avec un triangle vert au sommet) et à gauche du bateau pour la marque latérale bâbord (rouge avec un rectangle rouge au somment. En sortant du port, le sens s’inverse.

 

Les marques cardinales

Les marques cardinales indiquent un danger : rocher isolé, haut fond… Par rapport au danger qu’elle signale, une cardinale est toujours placée selon ses caractéristiques. Exemple : une cardinale Sud est placée au Sud du danger donc le danger est au Nord ; le marin doit passer au Sud.

Cardinale Nord Sud Est Ouest
Modèle de la marque
Forme de la marque Tourelle, espar, bouée charpente ou fuseau Tourelle, espar, bouée charpente ou fuseau Tourelle, espar, bouée charpente ou fuseau Tourelle, espar, bouée charpente ou fuseau
Couleur
du haut vers le bas
Noir/Jaune Jaune/Noir Jaune/Noir/Jaune Noir/Jaune/Noir
Voyant au sommet Deux cônes pointés vers le haut Deux cônes pointés vers le bas Deux cônes opposés par leurs bases Deux cônes opposés par leurs pointes
Couleur du feu Blanc Blanc Blanc Blanc
Rythme du feu Scintillements continus 6 scintillements 1 éclat long toutes les 10 secondes 3 scintillements toutes les 5 secondes 9 scintillements toutes les 10 secondes
Moyen mnémotechnique
Pour la couleur
Chaque pointe du triangle indique le noir et la base le jaune Chaque pointe du triangle indique le noir et la base le jaune Chaque pointe du triangle indique le noir et la base le jaune Chaque pointe du triangle indique le noir et la base le jaune
Moyen mnémotechnique
Pour le type de cardinale
Les 2 cônes vers le haut représentent le Nord d’une boussole Les 2 cônes vers le bas représentent le Sud d’une boussole Les contours en rouge représentent le E de Est Les contours en rouge représentent le W de West en anglais donc Ouest en français

Quand un bateau rencontre une cardinale, il doit naviguer sur le même point cardinal que celui indiqué par la marque.
Exemple : si un bateau navigue vers l’Ouest et rencontre une cardinale Nord , il doit passer au Nord de la cardinale car elle est placée au Nord du danger.

 

Les marques du bord de plage

Lorqu’un bateau accède à une plage il doit emprunter le chenal matérialisé par les bouées suivantes :

La zone de baignade est délimitée par des bouées jaunes :

La signalétique ci-dessous est utilisée pour apporter des informations sur la pratique d’activités dans certaines zones. Les pictogrammes (dessins) peuvent être placés sur une bouée ou en bord de plage (trottoirs).

Autorisé pour Interdit pour
Navigation pour les embarcations de sport ou de plaisance
Navigation pour les bâtiments motorisés (navires à moteur, motos de mer)
Navigation pour les navires à voile
Pratique de la planche à voile
Pratique du ski nautique
Navigation pour les bâtiments qui ne sont ni motorisés, ni à voile
Baignade
 

Les signaux de détresse visuels pyrotechniques (X)

Les engins pyrotechniques sont universellement identifiés en tant qu'excellents signaux de détresse.
Ils restent cependant potentiellement dangereux pour les dommages et les dégâts matériels qu'ils peuvent occasionner s'ils ne sont pas correctement manipulés.
Ils doivent être aisément accessibles.
Il est obligatoire d’avoir à bord du matériel non périmé. Une fois la date de péremption expirée, ils peuvent être conservés comme matériels supplémentaires.

Les dispositifs pyrotechniques visuels doivent être stockés dans un récipient étanche rouge ou en orange, portant la mention signaux de détresse ou fusées et si possible dans un endroit sec et frais.

Type d'engin Mode d’utilisation Précautions Durée Hauteur Visibilité Couleur
Feux à main C'est un signal à dispositif d'allumage intégré, semblable à un feu de Bengale que l'on tient obligatoirement sous le vent à bout de bras à 45° de la verticale.
C’est la fumée dégagée qui permet d’être repéré.
Pour éviter des brûlures. mettre des gants ou utiliser un chiffon mouillé. Petits modèles 30 à 60 secondes et les plus gros modèles jusqu'à 8 minutes. Jour et nuit. Rouge.
Fumigène orange Dégoupillé sous le vent puis soit tenu dans la main, soit jeté à l'eau (système de flotteur).
Il sert pour le repérage par avion ou hélicoptère et pour attirer l'attention des navires.
Pour éviter des brûlures. mettre des gants ou utiliser un chiffon mouillé. Entre 2 à 5 minutes. Entre 2 et 6 milles de jour uniquement. Fumée orange.
Fusée éclairante avec parachute Percutées au vent avec les flèches d'éjection orientées vers le haut. Entre 30 à 40 secondes, mais elles dérivent très rapidement sous l'effet du vent. De 200 à 300 mètres. Jusqu'à 25 milles par temps clair. Jour et nuit.
Fusée à main à une ou deux étoiles Permet de lancer en succession rapide deux ou plusieurs étoiles rouges avec dispositif automatique ou grâce à un pistolet. Moins de 4 à 5 secondes. De 60 à 90 mètres. Jour et nuit. Chaque étoile est de couleur rouge vif.
 

Les signaux de détresse visuels non pyrotechniques (X)

Les signaux de détresse visuels non-pyrotechniques doivent être en état et aisément accessibles.

Modèle Renseignements Visibilité
Audition
Durée
Pavillon de détresse rouge Des gilets de sauvetage, vêtements ou toute autre pièce de tissu frénétiquement agités. Jour uniquement.
Signal de détresse SOS Le signal de détresse peut être émis à l’aide d’une lumière, d’une corne de brume, d’un GPS… Jour et nuit.
Pavillon NC Code International
N « November » et C « Charlie » l’un sur l’autre.Il est plus distinctif une fois attaché et ondulé au moyen d'une gaffe ou d'une rame.
Jour uniquement.
Balancement des bras C Mouvements lents et répétés de haut en bas des bras.
Pavillon carré avec une boule au-dessus ou au dessous Jour uniquement.
Le miroir de signalisation A utiliser avec le soleil Jour uniquement
La lumière électrique Faire clignoter sa torche selon le signal de SOS. Nuit uniquement.
La lumière stroboscopique La lumière stroboscopique ou à éclats blancs est utilisée sur les lampes flottantes à allumage automatique lors d'un chavirage de bateau ou comme équipement individuel accroché au bras. 2 miles. Une dizaine d'heures.
La lumière chimique ou bâton luminescent (lightstick ou cyalume) Avantages : pas de batterie, bon marché résiste à l'eau, insubmersible ni flamme, ni étincelle, ni chaleur, non toxique, ininflammable.
A balancer au bout d’une corde.
360°.
Quelques milles.
Après percussion 8 à 12 heures.
Klaxon, corne de brume ou sifflet Emission d’un son continu prolongé ou le signal en morse SOS. Jour et nuit.
Emission d’un appel de détresse au moyen d'une radio VHF Dans une situation de détresse, sur le canal 16 de la VHF, répéter trois fois "MAYDAY".
Attendre une réponse et donner : position, nature de l’incident, nombre de personnes à bord, nom du bateau.
VHF :156,8 MHz - Canal 16 et BLU :2 182 kHz
Jour et nuit.
 

Les signaux de détresse de plongée

De jour, un plongeur en détresse frappe rapidement plusieurs fois la surface de l'eau.
De nuit, le geste est identique mais avec une lampe.

Dans les deux cas, le plongeur en détresse peut compléter ces signaux de détresse par le sifflet de son gilet de stabilité.

Le plongeur en détresse peut également utiliser sa lampe pour émettre le signal SOS en morse.

 

Les zones réglementées en bord de plage (X)

Il existe de nombreux cas où les zones de navigation sont réglementées.
Les raisons en sont variées comme la sécurité de baigneurs, des zones militaires ou des zones de trafic intense.

Il existe trois types de zones réglementées en bord de plage :

  • Les ports : la vitesse est limitée à trois nœuds soit environ 6km/h (vitesse d’une personne marchant rapidement). A cette vitesse, le bateau ne fait aucune vague. La vitesse y est réglementée car c’est une zone où la circulation est intense et souvent sur les bateaux à quai des personnes effectuent des travaux minutieux comme les vernis ou une réparation en tête de mât.
  • La zone des 300 mètres (par rapport au rivage) : dans cette zone la vitesse est limitée à 5 nœuds (environ 10km/h) car le trafic maritime y est important mais dans un espace plus vaste. Attention, le capitaine d’un bateau peut être à 300 mètres d’un point et à 200 d’un autre alors l’embarcation doit respecter la limitation de cinq nœuds, comme sur l’exemple de droite ci-dessous. Pour faire plus simple, il suffit de considérer un rayon de 300 mètres autour du bateau et c’est ainsi le cas sur le dessin de droite la vitesse peut être supérieure à 5 nœuds.
  • Attention, il ne faut pas confondre la zone des 300 mètres et la zone de baignade, matérialisée par les bouées jaunes rondes, car cette dernière est souvent positionnée à environ 150 ou 200 mètres du rivage.
  • Les chenaux d’accès à la plage ont également une vitesse imposée à l’intérieur de leurs limites. La vitesse à ne pas dépasser est de 5 nœuds. Là encore, les raisons sont évidentes : notamment pour le trafic que l’on peut y trouver ou des baigneurs qui se seraient malencontreusement aventurés dans ces zones qui normalement leurs sont interdites.

La signalétique ci-dessous est utilisée pour apporter des informations sur la pratique d’activités dans certaines zones. Les pictogrammes (dessins) peuvent être placés sur une bouée ou en bord de plage (trottoirs).

Autorisé pour Interdit pour
Navigation pour les embarcations de sport ou de plaisance
Navigation pour les bâtiments motorisés (navires à moteur, motos de mer)
Navigation pour les navires à voile
Pratique de la planche à voile
Pratique du ski nautique
Navigation pour les bâtiments qui ne sont ni motorisés, ni à voile
Baignade

Les pavillons ci-dessous signalent la présence de plongeurs. Ces pavillons peuvent être portés sur un bateau de taille plus ou moins importante mais ils peuvent aussi être installés sur des bouées en bord de plage.

Lorsqu’un bateau rencontre un de ces trois pavillons, il doit passer à 100 mètres au moins du bateau de plongée.

 

Les zones réglementées pour le trafic (X)

Du fait du trafic maritime important et afin d’éviter les accidents, des systèmes de circulation pour les bateaux de commerces ont été mis en place afin d’organiser et de réguler ce trafic.

Les rails de circulation permettent aux remorqueurs, type Abeille Flandre, de les prendre en charge s’il y a une avarie à bord et ainsi éviter l’échouage prématuré de ces bateaux.
L’exemple le plus parlant est le rail d’Ouessant situé au large de l’île d’Ouessant.

A l’échelle locale, il existe également des régulations du trafic maritime. Prenons l’exemple de la baie de Cannes qui est un lieu où le trafic maritime est important (surtout pendant la saison estivale). De ce fait, des zones réglementent la vitesse et le mouillage des bateaux.